Après le rachat de Twitter par Elon Musk, quelles seront les règles de modération sur le réseau social ?


Elon Musk, à Hawthorne (Californie), le 14 mars 2019.

Y a-t-il encore une équipe de modération chez Twitter ? Moins d’une semaine après le rachat du réseau social par Elon Musk, les signaux indiquant que son nouveau patron tout-puissant a décidé de limiter la suppression de contenus sur la plate-forme – pourtant déjà largement considérée comme permissive à l’excès – se multiplient.

Selon la presse américaine, l’équipe « Trust and Safety » du réseau social, chargée de lutter contre la désinformation, les messages haineux et le harcèlement, a vu ses capacités drastiquement réduites : jusqu’à l’arrivée de M. Musk, quasiment tous les membres de l’équipe, qui compte plusieurs centaines de personnes, avaient accès aux outils permettant de supprimer un message ; selon Bloomberg, seule une quinzaine l’ont conservé. Une réduction de moyens d’autant plus significative qu’elle intervient à une semaine des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, période durant laquelle les campagnes de désinformation sont particulièrement actives sur les réseaux sociaux.

En parallèle, M. Musk a annoncé, mardi 1er novembre, une surprenante modification concernant la façon dont les comptes peuvent être « authentifiés » sur la plate-forme. Jusqu’ici les personnalités publiques pouvaient, en faisant la demande, obtenir un badge bleu « prouvant » qu’il s’agit bien de leur compte officiel et non d’une usurpation d’identité. Selon le plan détaillé par le nouveau patron du réseau social, l’accès à ce badge deviendrait payant, une contrepartie à un abonnement mensuel de huit dollars. Le badge bleu était pourtant, à l’origine, une mesure de sécurité censée réduire les arnaques et la diffusion de fausses informations.

Lire aussi : Elon Musk annonce un abonnement à 8 dollars par mois pour certifier son compte sur Twitter

Signaux flous

M. Musk a démontré par l’exemple, durant le week-end, sa conception de ce qui doit ou non être toléré sur Twitter : il a en effet publié un message évoquant une théorie du complot sur l’agression dont a été victime, la semaine dernière, le mari de Nancy Pelosi, la cheffe des élus démocrates au Congrès. Attaqué à son domicile de San Francisco par un homme armé d’un marteau et qui cherchait à s’en prendre à son épouse, Paul Pelosi, 82 ans, a été blessé par l’assaillant, dont l’activité en ligne montre qu’il était violemment antisémite et convaincu par de multiples théories du complot. Une partie de la droite américaine a tenté d’instiller l’idée durant le week-end qu’il avait en réalité été attaqué par un prostitué qu’il avait ramené chez lui – une théorie que M. Musk a relayée dans un tweet ce week-end, avant de supprimer son message.

Il vous reste 62.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source
Catégorie article Politique

Ajouter un commentaire

Commentaires

Aucun commentaire n'a été posté pour l'instant.